Le sol a une importance insoupçonnée dans l’équilibre écologique de notre planète. Il constitue une interface d’échange avec l’atmosphère et l’écosystème de surface (dont l’homme fait partie). Le sol, s’il est vivant, abrite une part importante de la biomasse terrestre, majoritairement représentée par les lombrics (nos chers vers de terre), mais aussi des bactéries, des champignons ainsi que des représentants de nombreuses autres espèces telles que des tardigrades avec leur allure si particulières, des protozoaires, des insectes, des acariens… La liste n’est pas exhaustive. Bref un véritable écosystème avec sa flore et sa faune qui vit dans un équilibre fragile. Un univers méconnu et pourtant en contact permanent avec nous.
Le sol est en quelque sorte l’intestin de notre planète… C’est lui qui digère la matière organique morte (déchets végétaux, excréments, cadavres…) pour la transformer en aliments minéraux assimilables par les plantes.
Toute cette vie souterraine et de surface décompose sans relâche et fabrique l’humus fertile de nos forêts, nos prairies, nos champs, nos jardins. Elle est à la source de notre chaîne alimentaire en rendant possible l’agriculture, avant même les abeilles dont on parle pourtant beaucoup plus. Le sol vivant rend la fabuleuse biodiversité terrestre possible au même titre que l’eau. Il est à noter que sans cette capacité de digestion de la matière organique, nous croulerions sous des montagnes de déchets qui ne pourraient se dégrader.
Un sol vivant est capable de stocker, filtrer et acheminer l’eau pour la restituer aux plantes quand elles en ont besoin. Un peu comme une éponge géante, il se gorge d’eau lorsque celle-ci est disponible et la tient à disposition des êtres vivants et des plantes qui en ont besoin. Certains types de sols, peuvent avoir des capacités proches (les sols argileux par exemple), mais n’égalent jamais celles d’un sol vivant et de son humus. À l’heure du réchauffement climatique, de nos étés de plus en plus caniculaires et déficitaires en eau, c’est un point sur lequel il deviendra impératif de se pencher. Que ce soit à petite échelle, dans nos jardins que plus largement dans l’agriculture et la gestion de nos surfaces artificialisé. Concrètement, un sol vivant permet, et ça je l’ai vraiment expérimenté dans mon propre jardin, de vous passer d’irrigation et d’arrosage, ou en tout cas de les réduire de manière considérable, et ce, même dans des conditions climatiques difficiles.
Un sol vivant restera souple, aéré, sera moins sujet à l’érosion (notamment grâce à sa capacité d’absorption de l’eau), il facilitera l’enracinement profond des plantes. Pensez à la texture grumeleuse de la terre forestière, à sa souplesse lorsque vous la foulez de vos pieds. À contrario, un sol mort ou très abimé, un sol artificialisé ne pourra plus remplir ce rôle… et les inondations deviennent alors fréquentes, les sols s’érodent et s’appauvrissent. Inutile d’aller jusqu’en Amazonie pour voir les ravages de la déforestation massive et inconsidérée sur la qualité des sols… dans notre pays aussi, certaines pratiques agricoles ont favorisé et favorisent encore cette destruction (suppression des haies et zones bocagères dans les grandes cultures, labours, sols nus en hiver…)
J’ai parlé d’intestin tout à l’heure… chez l’homme on commence seulement à entrevoir l’impact de son microbiote intestinal sur sa santé physique et mentale. Il en est de même pour le sol et les plantes. Une flore et une faune développée et équilibrée protègeront les plantes de la prolifération de germes pathogènes, de nombreuses maladies et amélioreront la santé des plantes. On ne pourra probablement jamais comprendre la totalité ni même la complexité des liens et des interactions qui se jouent sous nos pieds, mais force est de constater que lorsque le sol se porte bien, les plantes se développent mieux, sont plus résistantes aux maladies et aux parasites. Pour ma part, je considère qu’il n’est pas nécessaire de tout comprendre, mais de bien observer le fonctionnement de son milieu. L’approche empirique nous ramène inexorablement vers cet état de fait : on ne fera jamais mieux, ni même aussi bien que la nature. Là encore le jardin est un terrain de jeu parfait pour expérimenter cela au plus près.
Le sol vivant a une autre capacité, un peu moins connue, celle de stocker une grande quantité de CO2. Des études actuelles recherchent d’ailleurs dans cette voie une solution pour lutter contre le réchauffement climatique. Notamment aux États-Unis, qui ne brillent pourtant pas par un modèle agricole des plus vertueux. Le non-labour commence à y être expérimenté à grande échelle.
En artificialisant les surfaces terrestres, avec nos villes, nos habitats, nos réseaux routiers, mais aussi l’agriculture intensive l’homme a considérablement réduit les surfaces de sol vivant de notre planète, et ce avec des conséquences parfois dramatiques, dont nous payons déjà le prix (inondations, érosion et perte de fertilité des sols…). La pollution et l’usage de pesticides ont également des conséquences désastreuses sur la vie des sols. La mondialisation et le transfert d’un continent à l’autre d’espèces exotiques parfois envahissantes finissent de les fragiliser (exemple du Bipalium Kewense, ce ver plat invasif et agressif qui boulotte nos lombrics…). Les conséquences ne sont certes pas toujours directement visibles, mais à long terme nous tirons une balle dans le pied de l’humanité (voire les 2)…
Alors, vous vous dites sûrement que cela ne vous concerne pas à votre niveau. Vous propriétaire d’une petite maison de campagne avec son jardin. Vous qui vivez en ville dans une copropriété avec un petit parc à côté, ou vous encore qui n’avez pas le moindre lopin de terre à votre portée. Pourtant, chacun peut jouer un rôle important, agir à son niveau.
On peut aisément se déresponsabiliser en se disant que finalement il appartient aux agriculteurs, aux pouvoirs publics et aux collectivités de gérer la chose. Car ce sont eux qui gèrent la majorité des surfaces de notre territoire, à eux donc de faire le nécessaire. Mais, si l’on considère qu’en mettant bout à bout l’ensemble de nos jardins et de nos parcs, la chose peut prendre d’un coup beaucoup plus d’importance et avoir un impact réel.
La légende amérindienne du petit colibri rendue célèbre par Pierre Rabhi nous enseigne que chacun peut faire sa part. Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, voici la légende telle que racontée par Pierre Rabhi.
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux terrifiés, atterrés, observaient impuissants le désastre. Seul le petit colibri s’activait, allant chercher quelques gouttes avec son bec pour les jeter sur le feu.
Après un moment, le tatou, agacé par cette agitation dérisoire, lui dit : « Colibri?! Tu n’es pas fou?? Ce n’est pas avec ces gouttes d’eau que tu vas éteindre le feu?! »
Et le colibri lui répondit : « Je le sais, mais je fais ma part. »
Source : www.colibris-lemouvement.org
Dites-vous que votre goutte à vous peut être celle qui fera basculer les choses.
Maraichage Sol Vivant
Promotion du maraîchage sur sol vivant. Animation d’un réseau de paysans-chercheurs et organisation de rencontres nationales.
Page Facebook MSV
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Nous voulons des Coquelicots
Appel citoyen pour l’arrêt de l’usage des pesticides de synthèse sur notre territoire
https://nousvoulonsdescoquelicots.org
Page Facebook des Coquelicots
Regroupement local de Lautenbach et environs, les premiers vendredis du mois sur le parking de la Mairie de Lautenbach (68) de 18h à 20h
Colibris
Mouvement citoyen pour un modèle de vie en commun, respectueux de la nature et de l’environnement.
www.colibris-lemouvement.org
Je vous propose le stage « Un sol vivant et autofertile » pour aller plus loin dans la découverte de votre sol et apprendre à le rendre plus vivant et fertile.
Vous pourriez aussi être intéressés par le stage « Ravageurs et maladies » ou l’art du laisser faire la nature… tout en profitant de récoltes généreuses.
Texte : © Noëlle Guillot - Mon Jardin Nourricier - Photo : © Adobe Stock
Bonjour, votre commentaire n'est pas au sujet de l'article, mais voici tout de même ma réponse. Marie-Claire Frédéric a fait un petit livret synthétique et qui explique parfaitement la technique de la lactofermentation : "Bocaux et fermentations" aux éditions Larousse. Ça c'est pour la technique avec quelques recettes. Sinon, elle a fait un autre ouvrage "Aliments Fermentés en 120 recettes" éditions poche Marabout. Et en ligne son blog "Ni cru ni cuit" qui est une mine d'informations à ce sujet : https://nicrunicuit.com Après si vous souhaitez appréhender la technique en réel avec toutes les bases théoriques je propose le stage "Connaître et pratiquer la lactofermentation" Bonnes lactofermentations !
patrick roccaro
Bonjour, J'aimerai faire de conserve cette été et faire de LlACTOFERMENTATION.. Je suis allé sur INTERNET et la FNAC et n'ai pas trouve de livre intéressant et avec des détails pour réussir et pour ne surtout de ne pas être déçu. Est-ce que vous connaissier un livre intéressant pour avoir de bon conseilles ??? Merci patrick